Brisielle "Blue" d'Avesnes

Identité

Caractère

___Si vous demandiez aux membres de ma famille leur avis à mon propos, il me semble que leurs opinions divergeraient les unes des des autres, de manière significative. Ma mère vous dirait certainement que je suis une jeune femme attendrissante, charmante et surtout bien élevée. Quelle mère ne dirait pas cela de sa progéniture ? En ce qui concerne mon père, il vous dirait que sa fille est une bonne femme d'affaire, consciente de ses talents de négociatrice.

___Concernant l'avis de mes frères, c'est bien là où les choses s'enveniment et prennent des directions plus différentes opposées encore. Aux yeux de Rochem, je dois être une femme discrète, qui ne laisse pas son émotivité prendre le pas et qui sait où est sa place. Pour Ardèn, il dirait que je suis capricieuse, agaçante et hautaine. Pour finir, Merrin penserait certainement que je suis patiente et bienveillante. Ils ont tous raison et ils ont tous tord car je suis à la fois tout et rien de cela. Ils ne voient que ce que je leur montre et ce qu'ils m'inspirent. Je suis ce genre d'individu qui s'adapte à son interlocuteur, que ce soit un membre de ma famille ou un parfaite inconnu et cela grâce à un talent d'observation développé depuis mon plus jeune âge. Depuis que j'ai compris qu'être ce que l'on est réellement n'attire que des problèmes, de la souffrance et des remords.

___La question importante demeurant la suivante : quelle femme se présentera à vous lors de notre rencontre ?


___Finalement, peu de gens savent ce que j'aime ou ce que je hais, bien que j'estime que mon cœur n'ai pas suffisamment de place pour ce genre de contre-temps. Personne ne sait que le plus beau cadeau que l'on puisse me faire serait simplement de me présenter à un couché de soleil ou que la simple lecture d'un livre sous l'ombre d'un arbre est la chose la plus apaisante selon moi. Personne ne sait non plus que mes nuits sont animées par d'affreux cauchemars et que j'en ai développé un peur du noir, voir de dormir. Beaucoup savent que j'ai horreur que l'on me touche, mais il n'y a que moi qui sais réellement pourquoi.

___Les Dieux, que je loue et prie, eux seuls savent peut-être que je rêve d'une avenir différent que celui que ma condition me prête, que j'aspire à des changements radicaux de notre société misogyne et archaïque. Personne ne se doute de l'étendue de ma détermination à œuvrer pour m'octroyer la vie que je mérite. Il serait même temps que les mentalités changent concernant ces êtres bien supérieurs à nous, que sont les Demi-Dieux, que nous avons l'audace de continuer à traiter comme de simple animaux de compagnie.

Physique

___Loin d'être une géante, du haut de mon mètre soixante sept, je n'en suis pas moins une femme de taille convenable, à la morphologie menue, d'un cinquantaine de kilos environs. Jusqu'à récemment, j'étais dotée d'une longue chevelure brune aux ondulations semblables à de l'eau ruisselant sur des pierres brunes. Il y a quelques mois, j'ai décidé de les couper. Ma peau claire, relevée par un voile rosé, souligne mes yeux noisettes et mes lèvres finement empourprée. Je ne me laisse rarement aller aux artifices d'un maquillage sophistiqué qui à tendance, selon moi, à alourdir mes traits voir à en camoufler l'esthétisme. Non pas que je sois suffisamment orgueilleuse à m'en trouver irrésistible, mais je pense avoir un visage agréable à contempler.


___En ce qui concerne mes atours, la couleur bleue à mon entière préférence. De toutes ses nuances, elle est la couleur que j'affectionne le plus, mes habits, les fleurs dans mes cheveux. J'agrémente le tout de bijoux d'argent, de quelques touches plus chaleureuses parfois mais à tendance à toujours dévoiler mes épaules.

Famille

Histoire

___Que l'on me prête une naissance chanceuse est en deçà de la vérité. Je ne peux nier que ma place est privilégiée par rapport à d'autre, d'un point de vue matériel essentiellement, mais la chance n'a rien à voir avec cela.

___Bien sûr, mon enfance fut radieuse, pleine de vie et de rire, jusqu'à un évènement particulier. Les quelques années passées à n'être qu'une enfant étaient des plus agréables, aucune contrainte, aucun devoir, aucune désillusion. Pourtant, tout changea aux prémices de mon éducation. Le précepteur familiale s'occupait déjà depuis quelques années de Rochem et Ardèn, bientôt ce fut mon tour. Rien de fâcheux n'était à déplorer jusqu'à ce fameux soir où Père et Mère était de sortie, que Rochem les avait suivit en tant qu'ainé et que Merrin et Ardèn étaient déjà au lit, à l'étage bien loin de tout soupçon. Il avait simplement demandé à étudier plus en profondeur certaines choses à propos desquelles, selon lui, j'avais des difficultés.

___Sur le moment je ne comprenais pas, ce n'est que plus tard que j'ai pris de plein fouet l'importance de ce qui s'était passé ce soir là et quelques autres après. Je ne comprenais pas pourquoi cela me faisait mal alors qu'il me disait que ça me ferait du bien. Première erreur : croire en la bonne foi d'un homme. Alors un jour, j'en ai parlé à Père. Deuxième erreur : attendre d'un homme qu'il me soutienne. Il ne m'a pas cru, aussi simplement que cela, tellement que s'en était destabilisant. J'ai été punis pour diffamation car il avait su mieux se défendre que moi sans doute. Troisième erreur : croire que ma parole valait autant que celle d'un homme. Cela à continué quelques temps, jusqu'à ce qu'enfin les Dieux parlent en mon nom. Mes parents renvoyèrent le précepteur un beau matin, sans que je n'en connaisse la raison. Seul un regard de Rochem en ma direction m'intimait qu'il y était pour quelque chose, sans en avoir jamais été certaine.


___J'avais pourtant appris une chose essentielle grâce à cela : il me fallait être celle qu'on voulait que je sois si je voulais m'éviter des problèmes. C'est donc ce que j'ai fais, je suis devenue cette fille parfaite dont mes parents rêvaient, une fille bien éduquée, instruite, gracieuse et aimable. Une femme aux bonnes relations, à l'allure plus qu’irréprochable. L'image la plus parfaite de la famille, tant que je restais dans le rôle de la fille d'Avesnes et rien d'autre. J'avais aussi mis un point d'honneur à savoir me défendre. En réalité, assez rapidement après ce fâcheux incident, j'avais demander à ce qu'on m'enseigner l'escrime. Si de prime abords ça n'avait pas forcément plu à Père et Mère, je leur avais soufflé le recours à une certaine grâce et finesse pour la pratique de cet art. Tout ceci en dépit de la destinée de Rochem qui le voulait héritier, ou de Ardèn qui n'avait de cesse d'essayer de me briser. Peut-être sentait-il en sont fort intérieur que j'étais une menace pour lui. Il avait raison de le penser. Avec le temps j'étais parvenu à ce qu'on me favorise à ses dépends, au moins au sein de la famille. Lui qui était si impétueux et colérique, ça avait été assez simple. C'est lui qu'on punissait quand on nous prenait à se chamailler plus que de raison et c'était aussi lui qu'on évinçait des soirées mondaines. Soirées que j'avais pris grand soin d'organiser moi-même avec les années, il n'y avait pas meilleur terrain pour élargir ses relations. Avec le temps, j'en ai même fait une activité à part entière.

___Quant à Merrin, du fait de son jeune âge, il fut assez simple de le prendre sous mon aile et de le mouler à ma guise. Ma mère étant une femme très prise, durant nos jeunes années, c'est moi même qui me suis occupé de l'éducation morale de Merrin. Il est ainsi devenu comme mon ombre, me suivant un peu partout, me prêtant la bonne parole et la bonne conduite. Même si je sais pertinemment que quoi que je fasse, étant la seule fille de cette fratrie, je demeurerais le dernier choix, je savais qu'avec un peu d'effort, je pouvais peut-être faire pencher la balance en ma faveur.

___Ardèn restait, quant à lui, le plus mauvais choix. Tout le monde le savait et Rochem avait d'autre préoccupation que celles que lui prêtait sa place. J'ai donc fais tout ce qui était en mon pouvoir pour prétendre à la gestion de nos affaires durant les vieux jours de mes parents. Je m'étais montré compétente, bien plus même que Rochem lui-même qui ne prêtait que peu d'importance à tout cela. Je savais que j'étais celle qui était la mieux placée pour contrôler les biens familiaux et pourtant il demeurait l'héritier légitime, quoi que j'en dise et peu importait la valeur de mes compétences. Il en avait conscience, je le savais au fond de moi, même si entre nous la communication était assez rare. Je voyais dans son regard qu'il compatissait aux injustices dont j'étais la cible. Qu'elles soient grandes ou petites. C'est peut-être une des raisons qui l'ont poussé à ignorer son héritage et à s'exiler à Rorn. J'ai vu là une belle opportunité et je n'y ai pas réfléchis davantage, sauf peut-être durant quelques soirées seule dans ma chambre, un verre de vin à la main et en compagnie de ma chère Aeris. Oui, j'ai oublié de parler d'elle, cette charmante Calis qui m'avait été offerte il y a quelques années et qui me suit maintenant où que j'aille. Mes frères aussi en ont chacun un, comme mes parents. Quoi de plus normal lorsque la famille détient l'élevage de Calis le plus réputé d'Arcane. Mais revenons à l'histoire.

___Par la suite, il n'a pas été difficile d'évincer Ardèn. Lui qui était si impétueux, il était simple de faire entendre à mes parents qu'il n'était tout simplement pas prêt à tenir l'image de la famille, du moins pas pour l'instant. Une carrière au sein de la Garde Dorée lui ferait le plus grand bien pour recadrer son caractère volcanique et puis... ça restait un style de vie à risque, tant qu'il ne montait pas trop en grade. Je me dégoute parfois à penser de cette façon, mais j'ai appris à ne plus avoir d'état d'âme, même concernant les membres de ma famille, surtout quand il s'agit du bien de cette dernière. Ce n'est pas avec des sentiments que j'allais changer quoi que ce soit.


___Car des injustices, il y en a partout. Que ce soit envers les femmes ou envers les Enfants de Dieux. Le genre humain et plus particulièrement les hommes, à partir du moment où vous leur céder un tant soit peu de pouvoir, se révèlent être des maîtres dans l'art de briser les aspirations de ceux qui leur sont inférieurs, d'un point de vue purement hiérarchique évidemment. Ces êtres divins, que j'ai croisé à mainte reprise aux côtés de cette Garde Dorée via Père et maintenant Ardèn, ne sont traités que comme de vulgaires outils, de simples armes dont on peut se permettre d'user et d'abuser. Je me souviens de l'un d'eux en particulier, un bipède à la peau sombre et aux magnifiques cornes. Il me faisait penser à un esclave comme on peut les imaginer, enchaîné non pas par du fer, mais par de l'invisible. Il suivait si docilement le Garde Doré qui lui servait de "libérateur". Quelle idiotie, sortir d'une prison pour tomber dans une autre. Le pire dans tout cela c'est qu'il n'avait même pas l'air d'avoir l'autorisation de parler, il était relégué à une condition presque inférieur à l'humain.

___Eux qui sont si supérieurs à nous ne méritent pas ces affligeantes étiquettes qu'on leur attributs, à l'image des femmes, souvent bien plus méritantes que leurs hommes qui sont simplement reléguées à leur rôle d'épouse, de mère ou de sœur, rien de plus. Là encore, en tant que telle, il m'est quasiment inenvisageable de libérer l'un d'entre eux. Que tout ça est puéril et pathétique, mais finalement tellement logique. Quoi de mieux que de réprimer ce dont on a peur. C'est valable pour la puissance des Demi-Dieux, l'est-ce aussi pour celui des femmes ?

Autres

Codage par Libella sur Graphiorum

Protect'Cœur

Comme vous vous en douterez certainement à là suite de cette narration, je m'apprête à commettre une parjure inqualifiable. Oui, très exactement. Moi, Brisielle d'Avesnes, vais mettre en péril la réputation de mon futur mari, probablement de ma famille également. Oh, mais j'oubliais, je m'en moque et ne compte pas avoir de mari. De fait, le problème est résolu me semble t'il. Il est fort probable que j'en subisse les conséquences, que moins d'illustres membres de la noblesse se pressent à mes réceptions. En y réfléchissant cependant, ceux qui adapteraient leur comportement à mon égard à cause de ce fait et bien, ils ne m'intéressent tout simplement pas. Alors, comme je le disais, voilà qui règle le problème.

De toutes manières, les négociations avec mes parents avaient été les plus importantes à mes yeux. S'ils avaient accepté de m'accorder cette faveur, c'était avant tout à cause de la dangerosité qu'impliquaient mes allées et venues vers chacune de nos propriétés. Et puis, si il advenait que j'échoue, de la plus tragique des manières, j'aurais au moins réalisé un rêve cher à mon cœur et aujourd'hui, cela m'importait énormément. Que je décide de partir sans mon frère, Merrin, avait été un choix réfléchis et difficile à faire entendre pour lui. Je ne pouvais cependant me risquer à mettre en péril sa vie pour ce que je savais être un caprice, malgré les formes que je lui avait donné pour qu'il soit interprété autrement.

En parlant de caprice, en voilà un deuxième. Afin de m'escorter jusqu'à ma destination, j'avais choisis de faire appel à une brigade de milicien. J'ai parfaitement connaissance que pour ce genre de voyage, tous m'auraient conseillé de demander l'escorte de la Garde Dorée. Plus entrainée à ce genre d'exercice, plus reconnue également, mais tellement moins plaisante à côtoyer. J'en avais fais l'amer expérience au cours de bon nombres de voyages jusqu'à la Plaine Brumeuse, ou simplement jusqu'à Trare. Ils avaient une manière si... détachée d'accomplir leur devoir. Comme si ils mettaient leur esprit à l'écart et cela ne me plaisait aucunement. Certainement parce qu'ainsi, je ne pouvais que peu m'illustrer dans l'art de l'adaptation, mais aussi et surtout parce qu'ils étaient très souvent issus de la noblesse et quand je pouvais m'en défaire, je le faisais. Et puis, ils étaient si occupés avec ces histoires à Rorn de toutes manières, je leur faisais finalement une fleur. C'est ainsi que pour ce voyage, j'avais fais appel à la milice, bien sous-estimée à mon sens.

Cependant, en bonne capricieuse que j'étais, j'avais tenue à choisir précisément la brigade qui m'accompagnerait et surtout, leur chef. Après plusieurs heures passées au poste et une multitude de candidats dont on me fit plus ou moins les éloges, mon choix s'était porté sur le brigadier Tobias Santerouge. Oh, il avait du sang noble, mais au vue de son historique, cela n'était pas cela qui l'animait. On ne me l'avait pas présenté en premier, pas vraiment en dernier non plus, mais ce que je savais de lui m'intéressait grandement. Il était un instinctif et c'était tout ce qui me fallait pour me convaincre. Il n'y avait donc plus qu'à partir, je leur avais légué une petite somme pour que ma future escorte puisse suffisamment s'équiper pour répondre au mieux à mon besoin de protection.

Ainsi donc et de bon matin, je me présentais sur les quais, accompagnée de quelques servants qui avaient tenus à transporter mes affaires jusque là, même si le variquan blanc qui allait embarquer avec moi pouvait très bien s'en charger. Soit, peu importe, j'avais l'habitude des déconvenues après tout. Arrivant dans une petite calèche, j'en descendais aisément, aider par une main tendue, malgré ma longue robe bleue aux épaules dénudés. Oh, ne vous en faites pas, pour la suite j'avais pris mes précautions. Mais pour l'heure, je me devais de conserver un certain prestige, bien malgré moi j'en conviens. Face au bateau, un large sourire étirait mes lèvres tandis que le bruns de mes yeux observait le bleu du ciel. Un temps parfait pour voyager, n'est-il pas ? Attrapant un pan de ma robe que je soulevais pour m'engager sur la passerelle, un servant me tenait l'autre main afin de m'y aider. Je n'étais pas grabataire, mais c'était là des attentions qui me touchaient tout particulièrement, même si je les savais motivées par l'étiquette.

Une fois sur le pont, je fis quelques pas et m'arrêtais afin d'observer le bateau, ses marins en activité, tandis que mes servants s'attelaient à faire monter le variquan et à installer mes affaires dans ma cabine. La douceur du vent s'engouffrait dans mes cheveux courts, en soulevant les boucles d'une manière si entrainante. Je m'en emplissais d'une profonde respiration, voilà de quoi me donner l'entrain que quémandait la soif d'aventure qui faisait battre mon cœur. Après quoi, je laissais mon regard s'attarder sur chacun des visages m'étant inconnu jusqu'à tomber sur celui qu'on m'avait décrit. A nouveau un large sourire, mais cette fois-ci à son égard tout particulièrement.

Je m'avançais alors d'un pas leste et d'une stature engagée, les pans de ma robe soulevée suffisamment pour ne pas entraver mon avancée, jusqu'à lui faire face, à une bonne distance. En l'observant la seconde qui précédait les présentations, un sentiment positif me gagnait, ce qui était tout à fait déconcertant étant donné la rareté de ces derniers à l'égard de la gente masculine. Sans plus de palabres, je m'inclinais respectueusement, point trop soutenu, j'avais la sensation que si j'y m'étais des formes trop appuyées cela pourrait créer un certain malaise.

« Enchantée monsieur, je suis Brisielle d'Avesnes. Êtes-vous bien le brigadier Santerouge ? »

A sa réponse donnée, un deuxième sourire à son encontre. Voilà qui augurait une aventure plaisante, j'en étais presque certaine. J'espère qu'il en était de même pour lui, même si il ne se doutait guère de quel nature elle serait réellement.